CORAIL : un projet de Luc Jacquet / 2024

Destination les mers chaudes et les îles coralliennes. Nous allons nous faire tout petits pour entrer dans la ville monde, cet immense édifice de corail élaboré par des créatures aussi minuscules que mystérieuses. Aujourd’hui, chacun sait que les zones coralliennes sont menacées. Explorateurs, nous allons partir à l’aventure dans ce monde si beau et étonnant. Grâce à des techniques de prises de vues uniques, glissons-nous dans cet univers labyrinthique pour voir dans l’infiniment petit, ce qu’aucun oeil humain n’a encore jamais vu.

PLANÈTE CORAIL DE LUC JACQUET

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SOMMAIRE

Pourquoi le corail ? Note d’intention Les lieux pressentis pour l’expédition Le film de cinéma L’exposition immersive En résumé Notre équipe Notre comité scientifique Nos partenaires Quelques éléments de récit Notes biologiques

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POURQUOI LE CORAIL ?

LA VALEUR DES RÉCIFS CORALLIENS

Les récifs coralliens sont évalués à 2.7 trillions de dollars par an et sont utiles pour 1 milliard de personnes environ

Protection des côtes 6Mrd$ du capital bâti est protégé des inondations par les récifs coralliens

Sécurité alimentaire 2/3 des protéines nécessaires aux générations futures peuvent être fournies par les écosystèmes marins

Biodiversité 25 %

Tourisme 36Mrd$ sont générés par le tourisme autour des récifs coralliens chaque année

Médecine > 1/2

Emploi 500 m d’emplois dépendent des récifs coralliens

des nouvelles recherches sur

de la vie marine reposent sur les récifs coralliens

les médicaments anticancéreux se concentre sur les organismes marins

POURQUOI LE CORAIL?

MOMENT CRITIQUE POUR AGIR SUR LES RÉCIFS

7x déficit de financement Le financement actuel pour la conservation des récifs est 7 fois inférieur aux besoins

90 % menacés 90 % des récifs du

30 ans

Sans action urgente, les récifs risquent de disparaître d’ici 2050

monde sont menacés par l’impact humain

NOTE D’INTENTION

« IL EXISTE UN MONDE D’UNE ESTHÉTIQUE À COUPER LE SOUFFLE OÙ LE VÉGÉTAL, LE MINÉRAL, L’ANIMAL SE CONFONDENT, OÙ LA FRONTIÈRE ENTRE LE MOBILE ET L’IMMOBILE SE DISSIPE. »

Luc Jacquet

On ne “respire” plus de l’air mais de l’eau, il n’y a plus d’êtres verticaux mais des créatures horizontales qui changent de sexe à loisir. Les pierres bougent, les fleurs marchent et les étoiles dorment sur le sable. Le ciel est fait de vagues, le Soleil et la Lune règnent en maîtres mais leur disque n’est jamais parfait, toujours brouillé par l’épaisseur de l’eau. Ici, les échelles de temps et de grandeur sont bouleversées, des créatures inconnues évoluent, toutes liées les unes aux autres. Partons à l’aventure dans un monde fragile, inexploré, si proche.

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NOTE D’INTENTION

Je voudrais que le spectateur se sente à la manière d’un explorateur posant le pied sur une planète inconnue. Il part à la découverte, guidé par la science et l’émotion, dans des lieux où l’œil humain n’a jamais vraiment pu accéder: dans le cœur du récif, dans les méandres de l’infiniment petit, ou au contraire dans le très grand point de vue, pour vaincre les limites que la vision sous-marine nous impose par ses lois physiques, pour enfin voir des paysages comparables à ce que l’œil humain peut percevoir lorsqu’il est à l’air libre. Nous vous proposons de plonger dans un monde nouveau, bien loin des images “d’aquarium” qui nous sont familières, en réapprenant à voir le vivant tout en racontant son histoire.

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NOTE D’INTENTION

POURQUOI FAIRE CE PROJET ? Le corail… Là encore il y a urgence. Après le climat, les forêts, la biodiversité, j’essaye de contribuer à ma manière à faire en sorte que notre espèce se sente un peu plus chez elle, un peu plus investie sur cette planète. Quand on aime le vivant comme je l’aime, on a l’impression de courir partout sans pouvoir colmater les fuites. Alors je recommence ce qui me tient à cœur : marier la science et l’émotion, passer par le récit, pour gagner les cœurs et les consciences. Je m’associe à tous ceux qui aujourd’hui s’investissent dans la préservation des grandes zones coralliennes, qui les étudient ou qui tout simplement les aiment et ne supportent pas l’idée de laisser à nos enfants un monde abiotique.

NOTE D’INTENTION

DEUX PILIERS POUR CONSTRUIRE CE PROJET

Nous nous appuyons sur un énorme travail mené avec les scientifiques pour comprendre les enjeux, puiser dans le savoir le plus récent pour raconter les meilleures histoires et trouver les images qui font mouche. L’écologie du corail sera le socle de notre récit. Symbiose, compétitions, mutualisme, parasitisme, séduction, ruses… viendront nourrir une histoire particulière dans laquelle les péripéties de nos personnages effaceront, sous un vernis narratif, ces concepts scientifiques pratiques pour étudier, mais trop “froids” pour séduire.

La dimension technique sera notre deuxième pilier. Car pour montrer le corail tel que je le vois, il va nous falloir innover, inventer, adapter des outils de prise de vues et des optiques, pour nous permettre d’aller chercher, en haute définition, ce que l’œil ne peut voir. Il nous faut capter l’infiniment petit, l’infiniment caché, l’infiniment sonore et les paysages que l’opacité de l’eau nous interdit de percevoir. Et montrer à tout prix les dimensions parfois gigantesques des récifs coralliens, pour se rendre compte…

NOTE D’INTENTION

UN SUJET, PLUSIEURS ŒUVRES Ce monde du corail nous allons le raconter sous plusieurs points de vue, dans des œuvres variées pour attirer des publics différents. Parce que chacun a sa propre sensibilité, nous allons chercher à toucher le plus grand nombre à travers une exposition immersive, un film de cinéma, des livres, des bds… Il y a une multitude d’histoires à piocher dans l’univers des récifs coralliens, nous choisirons les supports les plus adaptés pour les partager. Déclinées en plusieurs langues, ces œuvres pourront voyager à travers les pays.

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LES LIEUX PRESSENTIS POUR L’EXPÉDITION

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LE FILM DE CINÉMA

PAR SON CARACTÈRE INÉDIT, SON INVENTIVITÉ VISUELLE, RYTHMIQUE, SONORE ET MUSICALE, CE FILM PLONGERA LE SPECTATEUR DANS UN UNIVERS DE SCIENCE-FICTION.

Parti pris résolument esthétique et décalé, les êtres vivants seront grossis et filmés selon des angles inédits. Le spectateur perd ses repères traditionnels et ses références visuelles pour être entraîné dans un tourbillon d’images et d’émotions. À travers cette découverte sans parole, nous nous adressons directement à l’imagination et aux sensations de celui qui regarde : vertige, égarement, surprise, crainte, émerveillement, amusement, stupéfaction. Le grand public n’a pas de référence sonore sous-marine. Nous disposons donc en ce domaine d’une grande latitude de création et du résultat de toutes les recherches actuelles dans ce domaine qui relèguent aux étagères de l’histoire le mythe du “monde du silence” . La Planète Corail bruisse de mille sons: un poisson-perroquet ronge le corail, un bénitier se referme dans un bruit de cathédrale, des poissons grognent, sifflent, éructent, les crevettes grincent. Les ambiances rappellent l’étrangeté de l’inconnu. La Planète Corail offrira le spectacle fascinant, souvent drôle, parfois tragique, de la vie des habitants de cette Metropolis de la mer.

L’originalité de Planète Corail repose également sur une collaboration simultanée entre les acteurs du son, montage sound design et musique, qui travailleront non plus l’un après l’autre, mais de façon simultanée afin de créer un univers inspiré par le monde du corail et totalement original. Ce film à vocation internationale s’adresse à un public familial. Grands et petits partageront la joie et l’émotion de la découverte de cet univers stupéfiant tel qu’il n’a jamais été filmé. Sa mise en préproduction idéale serait courant 2023 avec une livraison au plus tard pour 2027 afin de soutenir les efforts politiques de 2028. À ce stade, outre le développement technique prévu sur plusieurs mois, un grand travail reste à faire en collaboration avec les scientifiques pour mener un état de la science sur ce que l’on sait aujourd’hui sur le corail. Une seconde phase de travail consistera à intégrer ces connaissances dans une histoire digne de séduire le plus grand nombre.

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LE FILM DE CINÉMA

L’histoire pourrait commencer ainsi :

Il était une fois un zooïde flottant dans le néant… Un jour, cette poussière de vie a dû tomber sur un fragment de pierre. De ce hasard, une maigre branche a germé puis poussé comme une fleur des sables sur son support… Cette branche a retenu alors d’autres zooïdes eux aussi à la dérive dans le néant. La ramure de la branche primordiale toujours croissante a permis à ces créatures de s’établir, d’installer une descendance. L’abondance indiscrète de leurs rejetons a attiré des chasseurs capables de se déplacer dans le vide baignant l’oasis. Les chasseurs trouvant la place plaisante et giboyeuse sont restés. Ainsi est née la Planète Corail. Ces millions de créatures ont dû vivre désormais les unes sur les autres, les unes avec les autres, les unes contre les autres, sans autre choix que de se supporter ou de lutter…

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6 À 8 VILLES- CAPITALES EN EUROPE

L’EXPOSITION IMMERSIVE ET ITINÉRANTE

2 MILLIONS DE SPECTATEURS ATTENDUS

Remarquable dans sa forme et sa conception, un chapiteau spécifique est créé pour chacune des expositions. Comme un emblème, ce geste artistique et architectural crée l’événement dans la ville où il s’installe.

72 MOIS D’EXPLOITATION

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L’EXPOSITION IMMERSIVE ET ITINÉRANTE

1 CHAPITEAU ITINÉRANT SPÉCIALEMENT CRÉÉ

24 LANGUES DISPONIBLES

Notre exposition est conçue comme un nouveau média , au carrefour du cinéma, de l’expérience artistique et de la médiation scientifique. Un média qui permet de fusionner le pur entertainment, l’émotion et le narratif, avec pédagogie et vulgarisation scientifique. Le contenu de l’exposition est le fruit d’un intense travail avec des scientifiques et permet de transmettre et de partager ce que la science connaît à date. Avec son chapiteau conçu sur-mesure, l’exposition est une invitation au voyage. À peine arrivé sur les lieux, le visiteur est immergé dans l’univers du corail. Le voyage commence avant même d’entrer ! À travers un parcours très grand format, riche d’images et de sons, le visiteur plonge dans les mystères de la science. L’exposition entraîne les familles dans une déambulation émouvante et instructive. Nos expositions dépassent le cadre du divertissement et leur effet se poursuit après la visite : une petite graine est plantée dans l’esprit du visiteur !

+ DE 2H D’IMAGES CINÉMA

1 600 M 2 D’EXPOSITION

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EN RÉSUMÉ

EXPLORER les récifs coralliens, DÉCOUVRIR ce monde d’interactions, COMPRENDRE les mécanismes du vivant.

RACONTER sous plusieurs points de vue et dans des œuvres variées pour attirer des publics différents : • un film de cinéma • une exposition itinérante pour partager les connaissances

ATTISER LA CURIOSITÉ en montrant le monde du corail comme on ne l’a jamais vu, grâce à des images inédites. DÉVELOPPER DE NOUVELLES TECHNOLOGIES audiovisuelles pour capter la richesse des récifs coralliens. METTRE EN LUMIÈRE les acteurs de terrains, les États qui œuvrent au quotidien pour la protection des coraux. PRODUIRE EN MULTILINGUE tous les contenus autour de l’expédition, afin d’être diffusés à l’international.

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NOTRE ÉQUIPE

ICEBREAKER STUDIOS

ICEBREAKER STUDIOS a été fondée par Luc Jacquet et Patrick Faivre, réunis autour d’une conviction : le besoin d’aimer et de comprendre le monde est universel. Plus le monde sera compris, plus l’homme en prendra soin. Avec cet objectif positif, ils souhaitent, forts de leurs expériences, construire un système économique vertueux, pour produire des films et des expositions d’un nouveau genre, qui font la promotion de ces valeurs. Un modèle économique basé sur un haut degré d’exigence qualitative et artistique qui permet aux œuvres réalisées d’être diffusées dans le monde entier grâce au langage universel des images et de l’émotion.

LUC JACQUET

Cinéaste, fondateur associé de Icebreaker Studios

Après des études supérieures de biologie, c’est à la suite d’un hivernage de quatorze mois en Antarctique à la base française Dumont d’Urville que Luc Jacquet découvre ses deux grandes passions : l’image et la médiation scientifique. Son premier long- métrage, La Marche de l’Empereur , réunit plus de 25 millions de spectateurs à travers le monde. Il est couronné de nombreuses récompenses dont le prestigieux prix de l’Académie des Oscars pour le Meilleur Film Documentaire en 2006. En 2010, il fonde l’association Wild-Touch avec la volonté d’agir pour la préservation de la nature à travers l’émotion de l’image et du cinéma. Après Il était une Forêt en 2013, Luc Jacquet poursuit son aventure cinématographique aux côtés du glaciologue émérite Claude Lorius en réalisant un nouveau film long-métrage La Glace et le Ciel , sorti sur les écrans à l’automne 2015. Ce projet est accompagné d’un ambitieux programme transmédias, porté par l’association, autour de la thématique majeure du changement climatique. Aujourd’hui, Luc Jacquet s’engage avec ICEBREAKER Studios sur de nouveaux projets liés à l’évolution, la biodiversité…

* Oscar du meilleur film documentaire pour La Marche de l'Empereur

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NOTRE ÉQUIPE

Line producer Martin Blum travaille sur les plateaux de cinéma depuis plus de seize ans. Durant ses premières années il a appris en travaillant avec des réalisateurs tels qu’Alain Corneau, Édouard Molinaro ou Claude Lelouch. Assistant réalisateur, il commence à travailler avec Luc Jacquet en 2006. C’est ce dernier qui lui transmettra la fibre des grands films de nature et avec qui il posera les jalons d’une longue et belle collaboration. De 2012 à 2014, il travaille aux côtés de Jacques Perrin sur le film Les Saisons . De l’Amazonie au désert de Gobi, Martin est rompu au délicat exercice des tournages compliqués à l’autre bout du monde. MARTIN BLUM

PATRICK FAIVRE

Président de Icebreaker Studios Patrick Faivre commence sa carrière comme réalisateur audiovisuel pour de grands comptes (EDF, Air France…), et se lance, en 1990, dans l’entreprenariat. Il crée et dirige l’agence conseil en communication Big Bang qui emploie aujourd’hui 17 permanents. En 1998, il fonde l’École Bleue à Paris, école de design et d‘architecture intérieure, membre associé du Collège de Paris, qui a rejoint en 2020 le Campus d’Excellence des métiers d’art et du design. Entrepreneur et curieux, il saisit les opportunités qui se présentent à lui pour se développer sur de nouveaux secteurs et proposer de nouveaux services. Ainsi, il crée D-klik Interactiv spécialiste des solutions digitales, rachète l’agence Gala Communication, spécialiste du packaging et, fonde la société d’édition Boao Édition. Il ouvre ensuite à Bucarest la filiale roumaine de l’agence Big Bang et rachète le studio de création multimédia Andesys, puis l’agence publicitaire Malice à Lyon. En acquérant Aster, société de production spécialiste des documentaires de nature et animaliers pour CANAL+ et France Télévision, il se rapproche de son premier métier. Il y a une dizaine d’années, il rencontre Luc Jacquet et travaille au développement des films Il était une forêt , et La Glace et le Ciel . En 2018, ils s’associent et fondent LJPF et ICEBREAKER pour développer de grands projets culturels sur le thème de la nature.

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NOTRE COMITÉ SCIENTIFIQUE

SERGE PLANES

ans et coordonne depuis le consortium Tara Pacific composé de plus de 20 institutions réparties à travers le monde.

Directeur de Recherche CNRS Directeur d’Études EPHE Directeur Centre d’Excellence français pour l’étude des récifs coralliens (LABEX « CORAIL ») Professeur Associé à l’Australian Institute of Marine Science (AIMS) Serge Planes est directeur de recherche hors classe au CNRS, directeur d’étude cumulant à l’EPHE et professeur associé à l’Australian Institute of Marine Science (AIMS). Il a été directeur du CRIOBE (USR 3278) pendant 12 ans (2007- 2018) au cours desquels il a contribué à élever ce centre au rang de référence nationale et mondiale en termes de recherche et d’expertise sur les récifs coralliens. Le CRIOBE est aujourd’hui une vitrine de la recherche française sur les récifs coralliens. Aujourd’hui, il est également directeur du LabEx Corail, le centre d’excellence qui regroupe l’ensemble des scientifiques français travaillant sur l’écologie au sens large des récifs coralliens. Il est aussi directeur du Service d’Observation Corail et gère l’interface avec le Global Coral Reef Monitoring Network (GCRMN) qui édite l’état des récifs coralliens dans le monde tous les 4 ans dans le cadre de l’Initiative Internationale pour les Récifs Coralliens. Il est directeur scientifique de l’expédition Tara Pacific lancée en mai 2016 pour 2

Serge Planes focalise ses recherches sur l’étude de la génétique des populations des organismes marins depuis le début de sa carrière. Il a publié près de 350 articles dans des revues internationales qui cumulent plus de 20 000 citations attestant de l’intérêt de ses travaux dans la communauté. Plus récemment, l’application pour la première fois au monde marin des méthodes d’analyses de parentés ouvre la voie vers de nouveaux questionnements relatifs à l’évolution même du caractère dispersif dans les espèces marines. Au-delà de ces thématiques fondamentales, Serge Planes apporte aujourd’hui son expertise pour développer des programmes sur la restauration des récifs coralliens dans le contexte du réchauffement climatique et il contribue à une vulgarisation et à transfert des connaissances vers le grand public comme en témoigne le développement du Faré Natura en Polynésie. Pour l’ensemble de ces travaux, Serge Planes s’est vu décerner la distinction de Chevalier de la Légion d’Honneur à la demande du Ministre des Outre-mer.

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NOTRE COMITÉ SCIENTIFIQUE

FRANCIS STAUB

des communautés locales et des politiques gouvernementales en matière de protection marine dans diverses régions du monde.

Fondateur et Directeur de Blue Pangolin Consulting

Au cours des 15 dernières années, Francis Staub a participé à l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI). Il a joué le rôle de conseiller stratégique auprès de la plupart des gouvernements qui ont présidé l’ICRI (États-Unis, France, Australie, Japon, entre autres). Il est actuellement le coordinateur de l’ICRI pour le compte du gouvernement des États-Unis d’Amérique. Il est également membre du comité directeur du Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens (GCRMN) et conseiller stratégique de l’Initiative française pour les récifs coralliens.

Francis Staub a commencé sa carrière en travaillant pour le Ministère français de l’environnement, puis au siège de la Banque Mondiale à Washington D.C., au département de l’environnement, avant de devenir consultant. Il travaille depuis plus de 20 ans dans la fourniture de services liés à la conservation et à l’utilisation durable des ressources naturelles - terrestres, côtières et marines - y compris le développement, la mise en œuvre et l’évaluation de projets de coopération internationale dans le monde entier. Son expérience comprend également l’analyse et les recommandations politiques, le développement et l’évaluation de projets, le renforcement des capacités et la communication, l’éducation et la sensibilisation du public (il a été le coordinateur international de l’Année internationale des récifs coralliens en 2008). Francis Staub s’intéresse également de près aux zones marines protégées et a développé plusieurs outils pour évaluer leur efficacité. Ces expériences combinées lui ont permis d’acquérir une compréhension globale des négociations internationales tout en développant un réseau mondial solide avec la communauté marine internationale. Il a également passé beaucoup de temps à travailler en étroite collaboration avec les réalités du terrain auxquelles sont confrontés les gestionnaires d’aires marines protégées et d’autres parties prenantes, développant ainsi une vision globale

Francis Staub a participé à un certain nombre de publications,

BLUE PANGOLING CONSULTING

Blue Pangolin Consulting est une société privée à responsabilité limitée basée à Londres (Royaume-Uni) et fondée par Francis Staub. Elle offre une gamme de services aux gouvernements, aux organisations non gouvernementales et aux agences internationales dans le domaine de la conservation et de l’utilisation durable des ressources naturelles. En cas de besoin, Blue Pangolin peut s’appuyer sur son vaste réseau d’experts internationaux.

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NOS PARTENAIRES

GFCR

Le Fonds mondial pour les récifs coralliens (GFCR) est le premier et le seul véhicule de financement mixte dédié aux récifs coralliens à l’échelle mondiale. Hébergeant à la fois un fonds de subvention et un fonds d’investissement, le GFCR est conçu pour mettre à l’échelle les solutions financières et la transition économique bleue qui renforcent la résilience des récifs coralliens et des communautés qui en dépendent. Le GFCR se concentre sur l’incubation et la mise à l’échelle d’interventions financières et d’entreprises qui s’attaquent aux facteurs locaux de dégradation des récifs coralliens, débloquent les flux de financement de la conservation et augmentent les capacités d’adaptation des communautés.

La Coalition GFCR est un partenariat public-privé mené par les États membres, les agences des Nations Unies, les institutions financières, les philanthropies, les investisseurs d’impact et les organisations. La Coalition GFCR comprend la Fondation de la famille Paul G. Allen ; Fondation Prince Albert II Monaco ; Fondation Minderoo ; les Gouvernements de l’Allemagne, de la France, du Canada, des États- Unis et du Royaume-Uni ; le Fonds vert pour le climat ; Pegasus Capital Advisors ; Vision des bâtisseurs ; Bloomberg Philanthropies ; l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ; Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU) ; le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ; l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ; l’Ocean Risk and Resilience Action Alliance (ORRAA) et la Coral Research & Development Accelerator Platform (CORDAP).

https://globalfundcoralreefs.org/news/monacooceanweek/

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NOS PARTENAIRES

UNESCO

L’UNESCO, Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture, travaille à instaurer la paix par la coopération internationale dans ces domaines. Servant de laboratoire d’idées, l’UNESCO gère des programmes qui favorisent la libre circulation des idées et le partage des connaissances. C’est autour de ces valeurs que ICEBREAKER et l’UNESCO se sont retrouvés et ont signé un partenariat dans lequel ICEBREAKER met à disposition ses talents de narrateurs et d’artisans de l’image, et l’UNESCO partage les œuvres réalisées par ICEBREAKER et ses contenus pédagogiques à travers son réseau international.

NOS PARTENAIRES

CANOPÉ

LUMNI

Le réseau Canopé, établissement public dépendant du Ministère de l’Éducation Nationale Française, édite des ressources pédagogiques transmédias (imprimées, numériques, mobiles, TV), répondant aux besoins de la communauté éducative, en faveur de la réussite des élèves. Cet opérateur public est présent sur l’ensemble du territoire français.

Lumni est la plateforme éducative numérique de l’Audiovisuel public français (Arte, France Médias Monde, France Télévisions, INA, Radio France et TV5Monde) au service de l’éducation pour les élèves, les étudiants, les enseignants et les éducateurs. Cette offre inédite, gratuite, expertisée et sans publicité donne accès à la culture, au savoir et à la connaissance pour tous les enfants de 3 à 20 ans et couvre l’ensemble des disciplines scolaires de la maternelle à la terminale. Le catalogue Lumni est riche de plus de 12 000 vidéos, audios, jeux, dossiers. Dans le cadre du projet GALÁPAGOS, LUMNI développera des programmes télévisés, à destination des enfants et des jeunes.

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QUELQUES ÉLÉMENTS DU RÉCIT

1- LE CORAIL

À chaque nouvelle pluie de plancton, nous assistons à une nouvelle éclosion pour le corail, les tentacules se déploient la nuit pour se nourrir des particules en suspension. Au niveau des polypes du corail, on observe les captures des particules, les polypes sont des milliers, c’est l’orgie. Les polypes du corail se reproduisent par division, on assiste aux ultimes contractions d’un polype qui libérera bientôt une sorte de micro méduse. La séparation du corail support, offre des bébés coraux à l’eau libre. Ils ne s’y attarderont pas, bientôt ils trouvent un support en dur et inaugurent une nouvelle colonie. Il neige à l’envers, des milliards de flocons de vie se livrent à la nuit et au courant. C’est la pleine lune, le corail se reproduit et constelle le bleu de myriades de promesses fragiles. Suivons la croissance d’une « branche » fragile, la formation de ces millimètres de rameaux grouillants et rapidement actifs, il faut vite capturer et nourrir la colonie. La croissance du corail est très longue, environ 1 cm par an (voir images de synthèse). Certains coraux branchus ont une croissance rapide (10 cm/an).

Les polypes ouverts et tendus vers la pleine eau sont agités par le

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QUELQUES ÉLÉMENTS DU RÉCIT

courant. Le flux d’eau amène quantité d’opportunités de capturer des créatures. Il y en aura pour tout le monde. La nuit, le corail est fluorescent, certains individus ne se font remarquer que la nuit par des teintes jaunes, roses ou bleues fluorescentes. Les formes disparaissent et l’on ne découvre que les contours. Le labyrinthe ou jardin à la française du corail leptoria (corail cerveau), des millions d’années d’évolution ont dessiné ce superbe massif où se perdent les larves de poisson et les crevettes translucides. Les polypes du corail favia ressemblent à de petits volcans. À l’échelle du gobie, nous nous promenons dans une plaine urticante aux petites collines sensibles au moindre contact. Les coraux accropora, quand on approche l’œil et la loupe, évoquent une forêt alpine aux mille sapins. 2- LES FILTREURS Un poisson défèque sur le haut du récif, son « nuage marron » tombe peu à peu vers le fond, filtré par les innombrables « mains », corolles, râteaux, filtres, de tous les filtreurs disposés sur la hauteur du tombant ainsi que par toutes les créatures mobiles. Ici la nourriture tombe du ciel. L’eau est filtrée et refiltrée mille fois par quantité de créatures (éponges, corail, gorgones, lis de mer etc.). La cascade de planctons est continue. Une nuit, un crinoïde aux ramures d’or se réveille et déploie son éventail gracile vers la pluie bienvenue. Enfouie dans le sable durant le jour, la plume du pennatulaire ptéroides se déploie la nuit venue. Un nouveau filtreur fait face au courant, partout la mer est triée. La respiration des

éponges en calice. Un véritable poumon en pleine eau, inspiration et expiration en continu, plus qu’une respiration, c’est une filtration aux proportions gigantesques, la mer semble filtrée par toutes les éponges du récif. Suivons le trajet des particules filtrées. Visualisons le trajet de l’eau de mer, aspiration et rejet. La tour-bouche bleue (ascidie), un fixé coloré. Superbe machine à filtrer l’eau de mer. 3- LE POISSON-PERROQUET Le poisson-perroquet s’enveloppe dans un pyjama de mucus tous les soirs pour pouvoir dormir en paix, sans signaler sa présence odorante aux prédateurs nocturnes tels que la murène qui quitte nuitamment son terrier pour remonter la piste olfactive de ses proies. (cf. ses narines bien développées). Les bruits du récif, un poisson-perroquet qui broute le corail, un coquillage bénitier qui se referme dans un bruit de porte de cathédrale, les poissons qui grognent, bruissent. Les crevettes qui font claquer leurs articulations, les poissons anges qui broutent les éponges. 4- LA TRANSITION JOUR/NUIT Quand le soleil se couche, il y a une sorte de trêve, une demi-heure d’inactivité totale dans le récif, où les poissons diurnes s’éclipsent selon une étiquette précise pour laisser la place aux habitants nocturnes toujours selon une étiquette établie. Les petits poissons diurnes rentrent les premiers puis les moyens puis enfin les gros et vice versa pour les nocturnes. Lors de la transition jour-nuit, la migration du plancton déclenche la floraison de tous les filtreurs

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QUELQUES ÉLÉMENTS DU RÉCIT

8- LES CRABES Un petit crabe porcelaine hisse les couleurs, avec ses pattes palettes, deux énormes drapeaux filtreurs de plancton, il ramène à lui, dans de belles accolades, toutes les particules qui tombent du bleu. Le crabe boxeur porte deux anémones de mer sur ses pinces ce qui lui donne une tronche terrible et lui sert d’arme venimeuse contre ses prédateurs. Certains crabes trop colorés ne peuvent s’éloigner des protections des tentacules des anémones. À chacun son hôte.

(coraux durs et mous, gorgones, lys de mer…).

5- L’ACANTHASTER L’étoile de mer Acanthaster qui mange et tue le corail, laissant une traînée de corail mort sur son passage. Le corail se défend grâce à son équipe d’associés, un ver et une crevette qui unissent leur force pour attaquer la « couronne d’épines ». L’impressionnant coquillage triton, principal prédateur de l’étoile, part en chasse contre l’Acanthaster, il la rattrape sur le corail mort, la harponne et il l’enveloppe de son estomac (photos) Entre deux récifs, sur le sable blanc, les créatures du corail sont effrayées par un amas impressionnant et effrayant d’Acanthaster qui se réunissent pour se reproduire, elles sont peut- être 50 ou 100 ainsi à se mélanger les épines, c’est le bal des vampires, triste répit de courte durée pour le récif, elles reviendront en force. 6- LES TORTUES MARINES La chute des tortues marines enlacées qui glissent doucement vers le fond durant leurs ébats et qui peuvent écraser par exemple un héros pertinent. 7- LES CREVETTES ARLEQUINS Une crevette arlequin, à la parure de clown, court à travers les branches de corail, elle rencontre une voisine, elles se réunissent à la vue d’une proie, une jeune étoile de mer, elles la harcèlent, elles l’anesthésient, la proie est retournée, incisée et consommée.

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QUELQUES ÉLÉMENTS DU RÉCIT

9- LA VIE NOCTURNE Le plancton bioluminescent signale d’un nimbe lumineux les gestes brusques d’un prédateur, la panique d’une créature… Dans une grande caverne qui s’ouvre à ciel ouvert, un banc de larves argentées s’excite parfois, on aperçoit au bout d’un moment l’ombre d’un poisson plus gros qui fonce à travers le banc. Dans une autre caverne, la lumière révèle les cadavres des tortues qui se sont perdues dans les labyrinthes sous-marins… et qui n’ont jamais trouvé la sortie d’un formidable réseau de galeries. La balade nocturne de l’oursin crayon se termine mal, l’extraordinaire oursin est dévoré par le baliste B. conspicillum. 10- LA MANTE DE MER La mante de mer à l’affût à la porte de sa tanière, elle suit, de ses yeux à facettes, une crevette qui passe plusieurs fois devant chez elle, pas encore assez près, elle ne veut pas être obligée de sortir, mais elle s’y résoudra, la crevette a fui mais elle aperçoit un mollusque au déplacement lent, elle le rejoint, l’attaque, lui cisaille la coquille d’une projection de ses puissantes pattes. La mante est un sérieux prédateur, mais elle n’en est pas moins menacée par les rôdeurs de pleine eau, elle ne cesse d’aménager son logis. 11- LES ÉCHINODERMES MONSTRUEUX

masse d’armes vivantes de milliers de piquants apparaît derrière un monticule, ce vaisseau semble piloté par deux fragiles crevettes squatteuses. La microfaune s’écarte. Les holothuries apparaissent comme de gigantesques vers des sables aux couleurs et aux formes extraordinaires qui envahissent les fonds. (Comme sur la planète Dune). L’étoile de mer spectaculaire protoreaster nodosus aux pointes acérées et aux couleurs criardes n’est dangereuse qu’en apparence. La marche de l’étoile de mer, 15 000 pieds ambulacraires qui tendent vers une même direction. 12- LES VERS, LIBRES OU PRISONNIERS Des vers, les spirules, se laissent emprisonner au sein du squelette des coraux, ils ne laissent dépasser que leurs panaches très colorés, ces vers grandissent en même temps que le corail. Une fois leurs panaches développés, le récif semble parsemé de bouquets. Par endroits, des rassemblements de vers fixés proposent un véritable bouquet qui disparaît si on le dérange.

L’oursin de feu, aux piquants venimeux multicolores, est un véritable vaisseau de guerre qui se déplace sans répit sur le récif. Cette

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QUELQUES ÉLÉMENTS DU RÉCIT

13- LE MIMÉTISME Les poissons couteaux disparaissent vite au milieu des longs piquants des oursins noirs, ailleurs, ils ressemblent aux algues ou à des feuilles de plantes sous-marines, ces poissons n’ont que deux dimensions, une fois sur la tranche, ils sont invisibles. Les Hippocampes pygmées se transforment en polypes de gorgone, leur petite taille et leur aptitude à se fondre dans les formes torturées de la gorgone leur assurent la meilleure des cachettes. Une partie du rocher se soulève et s’abaisse comme un énorme soufflet, deux yeux inquiets ouverts sur le bleu perçoivent les moindres mouvements de l’agitation voisine des petits poissons. Mimétique de forme et de ton, la pieuvre change instantanément de forme et de couleur, adoptant avec agilité en s’étirant ou en se ramassant, la forme du support qu’elle a choisie pour chasser. 14- LES BUTINEURS DU RÉCIF Un poisson-papillon utilise son long museau et semble butiner le corail, il aspire les polypes un par un. À ses côtés, les poissons anges grignotent les éponges, on aperçoit des traces de coraux broutés, de polypes déchirés, d’éponges entamées. Gros plan sur les coups de dents, le corail est abîmé, des petits tas de sable sont les seules traces de ce qui reste du corail, une mante reçoit des jets de sable et, dérangée, elle remonte la piste du coupable. Des poissons en bancs, retournent des blocs de corail à la recherche d’algues à brouter, c’est un véritable microcataclysme pour nos amis enterrés. Passage d’un troupeau de poissons napoléon énormes, bec

redoutable croque le corail, en extrait les algues et rejette du sable, tous en même temps, ils produisent un nuage spectaculaire. Un poisson grignote le corail et relâche un nuage de poudre de sable blanc qui vient recouvrir un Fungia, ce polype solitaire à l’allure de champignon a la faculté de se débarrasser du sable en dessinant des arabesques.

15- LE TERRASSIER DU RÉCIF Le gobie utilise sa gueule pour creuser et retaper sans cesse son terrier, c’est le voisin de la mante. Une cohabitation où ces deux- là se tolèrent. Certains poissons, comme le gobie, protègent leur progéniture dans leur bouche, d’autres comme les clowns conservent

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17- LES MAUVAISES RENCONTRES Un requin aileron blanc de lagon fouille dans le courant et fait peur à tous les gagne-petit sortis de leurs trous et qui à son approche s’y précipitent les uns après les autres. Le requin nourrice a élu domicile pour la nuit dans une caverne, les poissons-écureuils sont nerveux, le requin semble endormi, posé au fond de la caverne, mais c’est un super prédateur, odorat, sensibilité à l’aura des poissons, excellente vision, même de nuit, il ne fait pas bon s’attarder dans la caverne. Un autre requin nourrice semble faire bande avec une murène, ils sont tous les deux au repos sous un bloc de roche. 18- L’ÉCHOPPE DES BARBIERS Certains rochers, certains blocs de coraux sont des lieux de rendez- vous fréquentés, nous sommes dans le quartier des échoppes de barbiers des crevettes et des labres nettoyeurs. Les crevettes agitent les antennes et appellent les clients, les gobies sont dans les starting- blocks et observent les poissons qui s’attardent devant leur cachette. Soudain, des poissons prennent des postures bizarres et ouvrent la gueule, c’est le signal. Une blennie fausse nettoyeuse se risque à approcher un des monstres locaux, celui-ci n’est pas dupe et la croque, son audace et sa tromperie qui lui réussissaient jusqu’alors, l’ont perdue.

leurs œufs au sein d’un bouclier venimeux, ce bouclier se referme sur lui, mais il n’est pas une proie, c’est son abri qui se referme sur lui. Parfois une crevette partage la tanière du gobie, les deux gagne-petit s’entraident et attendent la livraison à domicile, les poissons auront bientôt besoin d’eux pour qu’ils les débarrassent de leurs parasites. 16- L‘ANÉMONE, COROLLE TUEUSE Une anémone nous offre un gros plan sur sa gloutonnerie, elle engloutit crustacés ou petits organismes, sa bouche est la fin du trajet des proies piégées dans les tentacules urticants. Une anémone se rétracte complètement, après avoir mangé, ou dérangée par un importun. Inversement, on assiste à son complet déploiement, pas par hasard, la pluie de particules a déjà commencé. Au cœur des anémones, toutes les sortes de crevettes sont tolérées, elles prennent soin de leur hôte, et se régalent du trépas de leurs voisins de récif, imprudent qui s’est risqué trop près de leur protectrice.

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19- ÊTRE AU RENDEZ-VOUS Les œufs des poissons de récif sont pondus pour la plupart vers les passes où le courant fort les oxygène. Tous les nouveau-nés se sont retrouvés au large dans le bleu, ils doivent ensuite ramer pour revenir au récif, ils le font en général simultanément et à date fixe (ex-pleine lune). 20- NE PAS SE FIER AUX APPARENCES, LA DÉCORATION OU LE CAMOUFLAGE PARFAIT La relativité du mobile et de l’immobile. Une anémone de mer semble fixée, mais d’un coup elle se met à se déplacer très vite, elle est en fait fixée sur la carapace d’un crabe, d’un Bernard-l’Hermite. L’anémone soudain a des antennes, deux yeux brillants, des pattes se déploient sous sa tunique, un morceau du récif bouge et le Bernard-l’Hermite fuit. Un minuscule crabe semble avoir réquisitionné à peu près tous les types d’organismes du récif pour assurer son camouflage, lui et ses collègues entament une compétition du mimétisme. 21- HÔTES DU RÉCIF, CES POISSONS EXTRAORDINAIRES Parcourir les blocs du récif, c’est parfois passer trop près d’une caverne vivante, le plus redoutable, c’est le poisson pierre, parfaitement camouflé, il va même jusqu’à laisser les algues pousser sur son

corps. Tout aussi discrète, la rascasse bailleuse ressemble à un amas d’algues, sa gueule grande ouverte ressemble à une caverne aux parois trop claires. Qu’elle soit lion, scorpion ou zébrée, la rascasse volante se promène gracieusement pour bien signaler qu’elle est très dangereuse, avant de retrouver son anfractuosité et attendre la nuit nourricière.

22- LES SERPENTS SE FAUFILENT DANS LE RÉCIF

Une ondulation qui fouille les coins et recoins du récif, c’est un tricot rayé, le serpent de mer qui est sur une piste.

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23- LE MONDE DE LA GROTTE Dans une grotte, des scintillements, des éclats phosphorescents, un œil s’allume puis s’éteint, plus rien, puis de nouveau des scintillements, quelque chose bouge dans le noir. Les poissons écureuils et les poissons phares ont des réflecteurs sur leurs nageoires. 24- LES LYS FLEURISSENT LE RÉCIF Un lys de mer nage dans la nuit, il cherche le bloc de corail où se poser, là où il va pouvoir brasser l’eau, et sa petite protégée, la fragile galathée aux longues pinces plus décoratives qu’impressionnantes, apparaît au creux de ses branches, elle aussi attend la manne de la nuit. Les crinoïdes en balade sur les gorgones, on ne sait plus qui est fixé, qui se déplace, sur les ombrelles pourpres de la gorgone étincellent l’or et l’argent des lys de mer. 25- LE BÉNITIER GÉANT Le somptueux manteau du bénitier, une aurore lumineuse qui ondule au milieu des blocs calcaires, on s’attend à ce que cette volute s’envole et s’éloigne, au lieu de décoller, l’aurore disparaît, avalée par le plus gros des coquillages. 26- LES MYSTÉRIEUX COQUILLAGES

deviner qui est le spondyle, cette huître est recouverte des éponges les plus colorées, ce coquillage a choisi de disparaître sous une protection très voyante, un haut-de-forme en éponge. L’huître zigzag a un sourire bleu qui disparaît à la fermeture, ne reste alors qu’une éponge rouge vermeil. Le mollusque a un goût prononcé pour les formes géométriques. Les porcelaines sous la mer. La patelle protège sa coquille en déployant son manteau, comme la plupart des mollusques gastéropodes, c’est pour elle le seul moyen de ne pas se faire dévorer par une étoile de mer. Les porcelaines à la coquille richement décorée appliquent la même couche protectrice de protubérances aux couleurs changeantes. L’écrin des porcelaines et des ovules, ces merveilles sont redoutables sur le récif, on les suit à la trace, comment ne pas voir les séquelles de leurs repas sur les éponges. 27- VAISSEAUX TRANSLUCIDES Un voyage en méduse pour le fils du crabe. Un monde flottant qui emmène cette larve mal assurée loin du récif où il est né. Un jour, son voyage s’arrêtera près des hauts-fonds où il quittera son hôte, il sera alors adulte caparaçonné et prêt à affronter le récif. Certains de ces vaisseaux qui protègent les jeunes générations sous la voûte de leurs tentacules ont pris des teintes fluorescentes, comme des spots flottants entre deux eaux. Les méduses ont capturé leur repas, crustacés planctoniques ou minuscules poissons harponnés par leurs tentacules, vont devoir rejoindre la bouche. Sur les palettes de la corolle du redoutable empoisonneur, le crustacé foudroyé semble

Un travelling révèle les 10 000 yeux du spondyle, il est difficile de

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hissé par une force invisible vers la bouche, la méduse possède un système d’ascenseur qui apporte la proie à la bouche. 28- OMBRELLES SOUS LA MER La forêt des coraux mous. Les alcyonaires sont de gigantesques ombrelles vivantes, élançant leurs envergures à la recherche du plancton, des bouquets continuellement fleuris qui recouvrent de bien jolie manière le moindre espace libre. 29- RAMPANTS MULTICOLORES Le cortège des plathelminthes de toutes les formes, de toutes les couleurs. Le cortège des nudibranches de toutes les formes, de toutes les couleurs. Deux nudibranches magnifiques progressent doucement, ondulant leur voilage fragile au-dessus des polypes endormis, ils se rencontrent, se touchent et commencent une danse au ralenti où les deux corps se mélangent, ballet de branchies jaunes, violettes ou rouges sur fond de corail qui s’éveille. Le ballet de la danseuse espagnole (nudibranche nocturne), l’un des plus grands nudibranches, elle se contorsionne et évolue doucement dans ce qui ressemble bientôt à un ballet solitaire. La nuit, cette volute perdue au milieu de nulle part semble suspendre le temps, juste l’espace d’un vol. Le nudibranche jaune (nudibranche citron) qui ne mange que l’éponge jaune qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Chez

ce nudibranche, il n’y a que le jaune, sa ponte, sa nourriture et son corps, tout est jaune. 30- L’ANÉMONE ET LE PETIT MALIN On aperçoit partout de drôles de petits clowns qui s’agitent au milieu des terribles tentacules venimeux de l’une des créatures les plus redoutées du récif, le poisson clown et l’anémone, une grande histoire. Si l’on plonge au cœur de son antre empoisonné, on perce ses secrets. Les poissons clowns sont malins, ils savent détourner l’attention du curieux ou du belliqueux.

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31- LA NUIT DONNE CHANGE

Partout sur le récif, on lutte et on s’acharne, ce corail mou a bien du mal avec son cousin corail solitaire, le rocher est trop petit, ils ne pourront pas vivre l’un sur l’autre. La bataille des couleurs et des formes s’engage, les tentacules réclament le minuscule plancton qui nourrira le vainqueur. 34- JARDIN D’ANGUILLES Dans leurs terriers individuels dont ils semblent ne jamais sortir, les heterocongres sont si rapprochés les uns des autres qu’ils pourraient se toucher du museau entre voisins. Ils sont plusieurs centaines à onduler ainsi du corps et de la tête, saisissant au passage leur nourriture planctonique. Quand le danger approche, c’est une vague successive de repli au fond de l’abri, dans un très gracieux ballet. 35- LES DANGERS DU SABLE Le danger est bien là, au ras du sédiment, enfoui presque totalement ne laissant dépasser que l’extrémité de son effroyable gueule, l’Uranoscope happe les poissons surpris par le sable qui bouge. Une gueule formidable, une allure de rocher planté d’algues, de concrétions en tout genre, une immobilité parfaite, des heures d’attente pour une récompense frétillante, la rascasse Inimicus, parente du poisson pierre, ne lui doit rien en camouflage dans sa parfaite immobilité venimeuse. Le poisson-crocodile hante les fonds sableux. La parenté avec le vrai crocodile, peut être sa gloutonnerie, sa patience, son énorme gueule, son aptitude à se confondre lui aussi avec le fond. Seul son œil brillant à l’affût pourrait le confondre, mais le poisson a réussi à le camoufler.

Un poisson éteint ses couleurs pour dormir à l’abri d’une gorgone, un autre puis encore un autre, c’est la nuit qui s’installe. 32- LE PASSAGE DES GÉANTS Le passage d’un banc de raies mantas jette l’ombre sur le récif, monstres ailés qui naviguent au-dessus du récif à la recherche de leurs minuscules proies. Soudain, ce diable ailé se poste au-dessus du récif ouvre son immense gueule et attend. Les poissons ne tardent pas.

33- LUTTE POUR L’ESPACE

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