NOTES BIOLOGIQUES
Ce système ne cesse de croître et construit ses propres fondations. La mort de polypes isolés, ou de zones entières tuées par la bouche des prédateurs, offre un support de squelettes vides rapidement recolonisés par des polypes vivants, qui, en recouvrant les coraux morts au fil du temps, construisent ces édifices immenses. Les coraux se reproduisent en se divisant, répétant à l’infini l’allure du modèle original ou bien en libérant en pleine eau leurs semences. Naîtra dans le bleu ce qui ressemble déjà à de petites méduses. Les polypes ne resteront pas longtemps à l’état de nageurs libres. Ils ne se déplaceront que le temps de retrouver un nouveau site à coloniser. Ils se poseront alors et commenceront à construire, en prélevant dans l’eau les éléments nécessaires à leur croissance. Le jeune polype de corail, une fois installé ne peut construire son squelette seul, il a absolument besoin de l’aide d’une petite algue colorée, la zooxanthelle. Celle-ci est capable de réaliser la photosynthèse, c’est-à-dire tirer de l’énergie solaire la matière première dont se nourrira le polype pour grandir et construire sa loge calcaire. En échange, le polype assure la contrepartie de cette symbiose en protégeant la petite algue au sein même de ses tissus. Avec le temps, les coraux, par leur capacité à produire sans cesse de la matière vivante, ont attiré dans les récifs de véritables communautés défiant tous les autres écosystèmes vivant de la planète sur le plan de la diversité des espèces.
des carangues exécutent une ronde perpétuelle. Plus loin, un gros barracuda solitaire guette l’occasion de fondre sur l’imprudent qui s’éloignera de son banc. Un poisson-perroquet plane d’une tête de corail à l’autre, y prélevant de grosses bouchées qu’il broie et réduit en sable entre ses robustes mâchoires. Deux par deux, les poissons-papillons et les poissons-anges patrouillent dans leur territoire, butinant délicatement les éponges, les coraux et les autres invertébrés. Les éponges se développent sur les murs de corail, absorbant l’eau par les innombrables pores qui criblent leur corps, pour filtrer les particules nutritives, avant de la rejeter par un grand orifice central. Dans les zones où les courants mettent le plancton à portée de leurs polypes urticants, les gorgones prolifères. Presque toutes les surfaces disponibles du récif sont couvertes de coraux ou de gorgones qui abritent à leur tour des dizaines de poissons, de crustacés et d’autres créatures marines; au-dessus d’une gorgone, plusieurs crinoïdes ou lis de mer ratissent l’eau pour y recueillir des particules nutritives. De près on décèle la présence de minuscules crevettes et crabes ou encore des couples de rémoras, autant de créatures qui élisent domicile entre les bras déployés de crinoïdes pour leur disputer la nourriture. Quand le soir tombe, les habitants diurnes du récif s’installent dans les grottes et les crevasses où ils passeront la nuit. Les poissons-anges et les poissons-papillons feront leur lit au milieu d’une éponge ou d’un creux de sable, tandis que les couleurs de leur parure se fanent.
Autour du massif de corail, des poissons vivement colorés se pavanent par deux ou en bancs. Au-dessus d’une tortue endormie,
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